Durant la période post-stalinienne, le terme le plus couramment utilisé sur le plan officiel était celui de « rôle dirigeant » du Parti. Les conservateurs soviétiques, face à la déliquescence du pouvoir central et de l'autorité du Parti, réagissent et mènent en août un putsch contre Mikhaïl Gorbatchev, qui est placé en résidence surveillée. Pour les chercheurs Bruno Groppo et Bernard Pudal, « constat d'évidence, les études comparatives sont éminemment souhaitables. Un grand nombre de communistes étrangers présents en URSS - Allemands, Finlandais, Hongrois, Polonais... - et de cadres du Komintern, sont arrêtés et exécutés, à l'image de Béla Kun[256],[258],[259]. L'ambition de la Chine de constituer un pôle communiste concurrent à celui de l'URSS n'a finalement guère de succès, et rien n'est fait pour créer une véritable « internationale » maoïste. A contrario, le Parti communiste français ne change pas d'identité politique et, ayant mal négocié le tournant de 1989, continue de décliner. Le Parti communiste de Grèce forme le Front de libération nationale (EAM) dont l'Armée populaire de libération nationale grecque (ELAS) est la branche armée : l'EAM-ELAS, de loin le mouvement le plus puissant de la résistance grecque, s'attaque aussi bien aux résistants anticommunistes qu'aux occupants[337]. Dans les années 1980, des groupes radicaux opposés à la libéralisation du régime chinois continuent d'exister, mais n'ont plus guère de visibilité en Occident[557]. En Roumanie, sous la pression des occupants soviétiques, le PC roumain entre au gouvernement. En 1929, des exclus du Parti communiste d'Allemagne forment le Parti communiste d'Allemagne - opposition ; en Espagne, différents groupes opposés au Parti communiste d'Espagne fusionnent en 1935 au sein du Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM). Le Nord Viêt Nam soutient la rébellion au Sud Viêt Nam, tandis que les États-Unis soutiennent financièrement le régime de Ngô Đình Diệm et tentent en vain de lui faire amender ses pratiques autoritaires. En France, lors du congrès de Tours de 1920, la SFIO connaît une scission entre les partisans de la Russie soviétique et les modérés conduits par Léon Blum. Militants de la LCR et lambertistes essaiment dans les syndicats, les associations et les partis socialistes modérés, où ils pratiquent l'entrisme ; cependant, de nombreux militants s'éloignent du trotskisme pour intégrer les partis de la gauche modérée[558],[559]. Des groupes de combattants venus de divers pays, les Brigades internationales, sont recrutés et encadrés par des agents du Komintern[310],[311]. De nombreux courants se développent qui, tout en se réclamant du communisme, cherchent une alternative au « modèle soviétique », qu'il s'agisse de réfléchir à des formes anti-staliniennes de communisme ou au contraire de dénoncer la déstalinisation et de revenir à l'orthodoxie. Ce point amène Hannah Arendt à classer la Chine de Mao dans la catégorie des dictatures et non dans celle des régimes totalitaires. En mars 1921, une nouvelle tentative d'insurrection allemande débouche sur un échec complet[201]. Edward Ochab, qui lui succède, entame une relative libéralisation[458]. L'organe de direction des Partisans, le Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie (AVNOJ), se proclame alors gouvernement légitime du pays[336],[338],[339]. Plusieurs centaines de communistes allemands réfugiés en URSS sont livrés aux nazis[322],[283]. En 2018, le communisme fait à nouveau l'objet d'un ouvrage en 3 tomes. Jugeant que Staline, qu'il trouve trop « brutal », détient désormais un pouvoir excessif dont il risque d'abuser, Lénine envisage de le faire remplacer par une personnalité plus consensuelle. ». Par ailleurs, dès octobre 1950, le Tibet, qui échappait au contrôle chinois depuis 1912, est envahi par l'armée de Mao : en mai 1951, le 14e dalaï-lama doit signer l'accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet qui reconnaît la souveraineté chinoise. Durant les premiers mois du conflit, plusieurs régions espagnoles connaissent une « révolution sociale » : les milices « prolétariennes », anarchistes, socialistes, communistes et « poumistes » prennent le contrôle de nombreuses localités, notamment en Catalogne et en Aragon. Les maoïstes radicaux, qui multiplient les actions violentes, sont exclus en 1968 du PCI(m) : constituant la tendance dite naxalite, ils se lancent dans la lutte armée contre le gouvernement. Norodom Sihanouk s'efforce de préserver la neutralité du Cambodge mais sa volonté d'échapper à l'influence américaine, de plus en plus lourde dans la région, le conduit à se rapprocher des pays communistes ; il noue des relations amicales avec la République populaire de Chine, tout en réprimant sur le plan intérieur les communistes cambodgiens (surnommés « Khmers rouges »). Dans les années 1960, la Chine reste isolée : le seul État réellement aligné sur elle est l'Albanie, pays éloigné et de dimensions modestes. En France, on voit alors se développer un ensemble de courants cherchant à analyser la société de manière « scientifique », ou s'orientant vers des formes de mysticisme[5]. Dans les pays occidentaux, les principaux PC déclinent. Le communisme, au sens contemporain du terme, a été tout d'abord associé pour l'essentiel aux bolcheviks. D'emblée, les bolcheviks prennent des mesures autoritaires en interdisant des journaux d'opposition[164]. Mikhaïl Gorbatchev rencontre à plusieurs reprises le président américain Ronald Reagan, avec qui il signe en décembre 1987 le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, engageant un réel processus de désarmement. Mais sa ligne demeure minoritaire en Europe, y compris chez les socialistes opposés à la guerre. Après la rupture sino-soviétique, Mao se présente comme le champion de l'« anti-révisionnisme », c'est-à-dire de la stricte orthodoxie marxiste-léniniste. L'Allemagne est désormais divisée en deux entités opposées : en RDA, les seuls partis autorisés sont le SED et ceux qui lui sont subordonnés au sein du Front national[383],[384]. Si Allende plaide pour une transition démocratique vers le socialisme, le soutien que lui apporte Fidel Castro brouille l'image de son gouvernement, tandis que sa politique de nationalisations contribue à causer une crise économique dans le pays. Une réflexion sur la période stalinienne est entamée, mais c'est bientôt le rôle historique de Lénine lui-même qui est remis en cause[592]. En République populaire de Bulgarie, Valko Tchervenkov, qui a succédé à Dimitrov mort en 1949, cède la tête du Parti communiste bulgare à Todor Jivkov, qui l'évince ensuite tout à fait[448]. La monarchie est abolie en septembre 1946 ; Dimitrov devient chef du gouvernement de la République populaire de Bulgarie, tandis que les communistes déclenchent une campagne de terreur contre leurs adversaires. L'Internationale communiste donne l'ordre aux PC de rester neutres en cas de guerre en Europe de l'Ouest, qui devra être considérée comme un conflit « impérialiste ». Les services de sécurité, qu'il avait centralisés sous son autorité, sont réorganisés en 1954 : la police politique prend alors le nom de KGB[436],[437]. Fin novembre, lors de l'élection de l'assemblée constituante, les socialistes-révolutionnaires remportent la majorité, devançant largement les bolcheviks[165] ; en janvier 1918, la constituante est déclarée dissoute par le Sovnarkom dès le lendemain de sa première session. À la même époque, un nouveau régime politique vient bouleverser les équilibres internationaux lorsque Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba : le Mouvement du 26-Juillet, auquel participe, outre Fidel Castro et son frère Raul, le médecin argentin Ernesto « Che » Guevara, mène une insurrection contre le régime de Fulgencio Batista. Avec le temps, l'idéologie des partis affiliés au Komintern — puis de l'ensemble des régimes communistes — prend le nom de marxisme-léninisme, soit la lecture léniniste du marxisme, elle-même réinterprétée par les successeurs de Lénine à la tête du régime soviétique. Ce soulèvement communiste s'identifie totalement à une lutte nationaliste et indépendantiste : Hô Chi Minh peut dès lors apparaître, dans le contexte de la décolonisation, comme un symbole du tiers-monde émergent[427]. Malgré de graves imperfections et inégalités, la transition démocratique et économique s'est cependant poursuivie dans les anciens pays communistes[628],[629],[630],[631],[596],. Ses écrits, recueillis dans ses Cahiers de prison, font de lui, après la Seconde Guerre mondiale, un penseur marxiste de première importance. Destitué, le président de la République Liu Shaoqi meurt en prison. Gramsci prend ses distances par rapport à l'économisme marxiste, en jugeant que l'Histoire n'est pas déterminée par la structure économique mais par l'interprétation que l'on donne de cette structure et des lois qui la régissent, et en adoptant une démarche qui relève de l'historicisme. Au Pérou, la guérilla maoïste du Sentier lumineux, à l'idéologie particulièrement extrémiste, se développe dans les années 1980 et fait régner la terreur dans certaines régions[572]. Divers partis communistes, comme le PCF en France ou Refondation communiste en Italie, participent à ce courant, en concentrant leur discours sur l'anticapitalisme et la dénonciation du néolibéralisme, ainsi que sur l'antiracisme, l'écosocialisme, le féminisme, la défense des immigrés et des minorités ethniques et sexuelles, et autres thèmes communs à l'ensemble de la gauche radicale, voire à une partie de la gauche modérée. La dictature, dans l'optique léniniste, est censée être « temporaire » et nécessaire pour briser la résistance des ennemis de la révolution[44]. Pour Zinoviev, le « communisme réel » est, contrairement à la théorie marxiste de disparition de l'État, une « organisation générale de toute la population du pays dans un système de commandement et de soumission » au sein d'un « Super-État », où tous les citoyens sont soumis au système de pouvoir du Parti et de la nomenklatura, qui s'accompagne d'un « lavage de cerveau » permanent[697] : à ses yeux, si le « communisme réel » est bien une dictature dont le pouvoir émane « par le haut », le système se différencie du totalitarisme proprement dit en ce que la violence y est également imposée « par le bas », la population, bien que mécontente de son sort, étant incapable d'imaginer un autre système et percevant le régime comme son milieu naturel[698]. Tito, réhabilité dans le camp communiste, conserve cependant son indépendance[449] ; il maintient de bonnes relations avec les États occidentaux qui soutiennent financièrement son pays et adopte sur le plan international une position neutraliste. La naissance de la République populaire de Chine a de profondes répercussions : en faisant basculer le pays le plus peuplé du monde dans le camp communiste, elle bouleverse les équilibres géopolitiques et influe sur d'autres conflits en cours en Asie, que ce soit en Indochine française ou en Corée[418],[419]. À Cuba, malgré les graves difficultés économiques dues entre autres à la fin de l'aide soviétique et à l'embargo américain, Fidel Castro refuse en 1989 tout passage au multipartisme et réaffirme l'orthodoxie communiste la plus stricte. Après sa rupture avec la Chine, l'Albanie d'Enver Hoxha se pose en gardienne de l'orthodoxie ; d'anciens groupes maoïstes et d'autres partis staliniens « anti-révisionnistes », de dimensions généralement modestes, constituent une tendance d'extrême gauche « pro-albanaise »[663]. Les personnalités jugées trop indépendantes ou ne suivant pas d'assez près la ligne dominante sont évincées : c'est le cas de Boris Souvarine, exclu du Komintern pour avoir pris la défense de Trotski[265], ainsi que d'Amadeo Bordiga, exclu du parti italien en exil pour « gauchisme »[215]. Le contrôle policier de la population demeure cependant rigide. La bataille de Diên Biên Phu, qui dure près de deux mois, s'achève par la victoire de l'Armée populaire vietnamienne, mettant la France en situation de faiblesse alors que s'ouvre la conférence. La Corée du Nord, gouvernée selon une logique militariste, pratique un culte de la personnalité exacerbé autour du « Grand leader » Kim Il-sung[465]. Le conflit au Cambodge, qui oppose d'une part les Khmers rouges et les Sihanoukistes soutenus aussi bien par la Chine que par les États-Unis, et d'autre part le Viêt Nam et la République populaire du Kampuchéa soutenus par l'URSS, s'enlise et pèse sur les finances vietnamiennes et soviétiques[573]. Les Soviétiques sont circonspects face à ce nouvel allié ; ce n'est que le 14 février 1950 que le pacte sino-soviétique est signé[416]. Les régimes africains précipitent leur abandon du communisme. Les troupes communistes participent aux combats contre les Japonais aux côtés des nationalistes, mais privilégient la consolidation de leurs propres forces afin de pouvoir vaincre plus tard leurs alliés du moment[303]. Jugeant la paysannerie responsable de la crise, il décide de mettre un terme à la NEP et de réorganiser le monde rural sous la forme d'exploitations collectives censées être des « forteresses du socialisme », les kolkhozes (coopératives agricoles) et les sovkhozes (fermes d'État). De nombreux anciens cadres du PC italien font partie de mouvements de centre gauche, et ont adopté des positions social-démocrates ou social-libérales très éloignées de celles du PCI historique[633],[460]. La résistance italienne se développe après la chute de Mussolini et l'invasion allemande : les communistes tiennent un rôle de premier plan dans la lutte contre les Allemands et la République sociale italienne. Des bombardements intensifs du territoire nord-vietnamien ne parviennent cependant pas à éviter l'enlisement du conflit, tandis que le Việt Cộng et l'Armée populaire vietnamienne misent sur une guerre d'usure. L'ouverture après 1989 des archives soviétiques, et de celle des anciens pays du bloc de l'Est a, malgré son caractère inégal, ouvert de nouvelles dimensions aux chercheurs. Au Laos, le Pathet Lao réalise un coup d'État et abolit la monarchie. Le Viêt Nam et le Laos ont eux aussi libéralisé leurs économies, sans laisser davantage d'espace aux libertés publiques[615]. En août 1966, il proclame officiellement la « Grande Révolution Culturelle Prolétarienne », en jouant des frustrations de la jeunesse - notamment étudiante et ouvrière - qu'il mobilise contre le Parti[505]. L'insurrection est décidée : Trotski se charge de créer un Comité militaire révolutionnaire du Soviet de Petrograd[161]. Il plaide auprès de son parti pour une prise du pouvoir par la force, avant que le deuxième congrès panrusse des Soviets puisse se réunir et former un gouvernement de coalition qui priverait les bolcheviks du monopole du pouvoir[160]. Divers courants d'« ultragauche » critiquent non seulement le communisme soviétique mais également le léninisme : Cornelius Castoriadis et Claude Lefort, issus du mouvement trotskiste qu'ils quittent par la suite, animent la revue Socialisme ou barbarie, dans laquelle ils se livrent à une critique pointue du système bureaucratique soviétique et cherchent des alternatives dans les pratiques conseillistes[411],[86]. En 1969, au IXe congrès du PCC, la pensée du « Grand Timonier » Mao est réintroduite dans les statuts du Parti. Après la fin de la guerre en Europe, et entre les deux bombardements atomiques américains, l'URSS envahit la Mandchourie, les îles Kouriles, la Mongolie-Intérieure, Sakhaline et la Corée, accélérant la reddition du Japon et la fin du conflit mondial. Dès octobre, le camp des radicaux est décapité avec l'arrestation de la « Bande des Quatre » (la veuve de Mao, Jiang Qing, et trois de ses alliés). Les insurrections paysannes, dont la révolte de Tambov est l'une des plus importantes, redoublent d'intensité. Tout en conservant des références au socialisme et au communisme, le Juche se veut une doctrine originale : il constitue avant tout une idéologie nationaliste, fondée sur le concept d'autosuffisance et dans laquelle l'adulation de la personne du dirigeant tient un rôle essentiel[465]. L'idéologie maoïste radicale du Sentier lumineux, au Pérou, est appelée « Pensée Gonzalo » du nom du fondateur de l'organisation, Abimael Guzmán alias « Président Gonzalo ». Le mot communisme désignait, étymologiquement, une société sans État. Il y faut un peu d'imagination, car nous manquons de références. Les partis et l'administration sont épurés et une nouvelle constitution est adoptée, achevant d'instaurer le régime communiste en Tchécoslovaquie[379],[380]. En URSS même, la période de la glasnost a permis d'élargir la réflexion sur la période stalinienne, mais également sur l'époque de Lénine et sur le rôle historique de ce dernier : le travail de mémoire sur la période communiste est cependant demeuré très inégal et soumis aux intérêts politiques du moment, y compris en Russie post-soviétique[592]. Cette définition d'une société communiste s'est notamment développée dans la pensée utopiste dont Thomas More est, au XVIe siècle, le précurseur, à ceci près que Thomas More n'envisage pas de moyens coercitifs pour y parvenir. Si, après la déstalinisation, la répression de l'opposition a été moins meurtrière en URSS, la liberté d'expression a continué d'y être sévèrement limitée. La collectivisation agricole est accélérée, mais la logique productiviste conduit à un échec économique ; le malaise social et politique s'accroît en Chine[463]. Pour Marx et ses continuateurs, le communisme est la forme que prendra la société future, à l'issue d'un processus historique sous-tendu par la lutte des classes et qui débouchera sur le renversement du capitalisme. Guevara tente d'implanter ses méthodes en Afrique durant la crise congolaise : son aventure dans l'ex-Congo belge tourne cependant au fiasco. Entre-temps, Mao consolide son autorité sur le PCC, aux dépens notamment de Wang Ming que le Komintern avait envoyé à Yan'an pour superviser le parti chinois. À la même période, lors du septième congrès des bolcheviks, le Parti est rebaptisé Parti communiste de Russie (bolchevik), afin de souligner son aspect révolutionnaire et de se distinguer des autres socialistes[166]. Par ailleurs, confirmant « la nécessité d'une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires », le Parlement européen a voté le 2 avril 2009 une résolution condamnant « fermement et sans réserve tous les crimes contre l'humanité et les innombrables violations des droits de l'homme commis par tous les régimes totalitaires et autoritaires »[737],[738],[739]. Le Rideau de fer qui sépare l'Europe et la progression spectaculaire du communisme amènent le monde à se diviser en « blocs » rivaux : la guerre froide oppose ainsi durant plusieurs décennies les pays communistes au « monde libre », au sein duquel les États-Unis constituent la superpuissance rivale de l'URSS. Le pays devient un État fédéral, avec six républiques théoriquement placées sur un pied d'égalité : les nationalités yougoslaves voient leurs spécificités reconnues. À partir de l'invasion de l'URSS en juin 1941, les communistes européens entrent en résistance dans tous les pays occupés. Après ce projet, Népal annonce vouloir sortir son premier album studio. Au partir de 1970, la population de la République populaire de Pologne exprime son mécontentement de manière de plus en plus ouverte. Le résultat de cet aveuglement est catastrophique : après l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler en Allemagne, le KPD est interdit, et des milliers de communistes déportés ou tués, dans le pays qui aurait théoriquement du être le fer de lance de la révolution européenne[270],[278],[279],[280]. Le chef du gouvernement provisoire Friedrich Ebert s'en tient à une ligne légaliste, tandis que les dirigeants spartakistes Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg s'opposent à la démocratie parlementaire et prônent une « République des Conseils », soit un régime dirigé par les conseils ouvriers. La Yougoslavie est soumise à une violente campagne de propagande de la part de tous les PC staliniens[393]. Le Parti communiste indonésien, dont les principaux cadres sont assassinés ou exécutés, est anéanti[501],[502],[503]. Des économies planifiées sont mises en place, et les populations embrigadées[386],[387]. Après la dissolution du Kominform, le mouvement communiste international est incarné pour l'essentiel par les relations bilatérales des partis : entre 1957 et 1969, cinq conférences mondiales des Partis communistes sont organisées. Les partis d'opposition sont interdits, et un vaste programme de nationalisations permet d'étatiser et de mobiliser l'économie. Trois ans plus tard, le pays devient la République populaire mongole, État satellite de l'URSS[203]. Le PCC est soumis à partir de 1942 à une purge interne, baptisée « campagne de rectification », qui permet à Mao d'achever d'en prendre le contrôle. C'est dans ce contexte qu'en 1902, Vladimir Oulianov, dit « Lénine », publie le traité politique Que faire ?, dans lequel il prône notamment l'organisation de la révolution par un parti clandestin, hiérarchisé et discipliné, qui constituerait l'avant-garde du prolétariat[132],[133]. Staline, ayant désormais les mains libres, se lance dans une politique de collectivisation intensive, au plan irréaliste, censée débarrasser l'URSS des « capitalistes ruraux »[240]. Au sein de la coalition du Front patriotique, les communistes marginalisent leurs alliés agrariens et sociaux-démocrates. L'historien Robert Conquest, en cumulant les exécutions et les personnes mortes en prison ou en déportation, évalue le bilan humain de la période stalinienne des années 1930 à environ 20 millions de victimes[261]. Dans les années qui suivent, les Khmers rouges, qui ont reconstitué leurs forces en Thaïlande, reprennent le combat contre les Vietnamiens. Ce n'est qu'en 1963, après plus de dix ans de déchirements, qu'est fondé le Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale, sans que le courant trotskiste ne soit durablement réunifié[413]. Marx postule l'aliénation de l'ouvrier du fait que ce dernier ne possède pas les moyens de production ; l'aliénation concerne par ailleurs l'ensemble des acteurs économiques, du fait de leur soumission au marché. Le régime stalinien entreprend en outre à partir de 1946 de reprendre le contrôle de la vie intellectuelle, qui s'était quelque peu relâché durant la guerre : Andreï Jdanov est chargé de remettre au pas la culture et les arts. Les bolcheviks se consacrent ensuite à la chasse aux opposants socialistes-révolutionnaires et mencheviks, et à la lutte contre les grèves et le « laisser-aller » ouvrier, au combat contre les insurrections paysannes, et à la répression contre l'église[179]. »[684]. Le Bénin, la République du Congo et Madagascar adoptent également le multipartisme et les élections libres. En URSS, l'ère Brejnev se traduit par une certaine stagnation politique : Brejnev lui-même, qui s'appuie sur un système de clientélisme, apparaît avant tout au sein du PCUS comme une figure consensuelle et conservatrice. Le no 1 soviétique encourage une certaine libéralisation culturelle - qui ne s'étend cependant pas au domaine religieux - et s'efforce d'améliorer les conditions de vie en URSS. Le bordiguisme - du nom d'Amadeo Bordiga - est pour sa part une tendance « gauchiste » du léninisme, qui se réclame des conceptions de Lénine mais voit dans l'URSS un « État capitaliste »[87]. En application du protocole secret, l'URSS impose peu après des « traités d'assistance mutuelle » aux pays baltes. Les socialistes sont désormais accusés de « social-fascisme » ou qualifiés de « sociaux-traîtres », tandis que les communistes considèrent comme secondaires les périls posés par le fascisme et, en Allemagne, par le nazisme[270],[276],[277]. Définitions, concepts associés et synonymes, Concepts, familles idéologiques et synonymes, Autres courants léninistes et anti-léninistes, Le communisme au sein du mouvement socialiste, Naissance du régime bolchevik et de l'URSS, De la naissance du Komintern au reflux de la vague révolutionnaire, Échecs et divisions du mouvement communiste, De la mort de Lénine à l'ascension de Staline, Le communisme international, de la stalinisation à l'approche de la guerre, Le communisme durant la Seconde Guerre mondiale, Du pacte germano-soviétique à la guerre contre l'Axe, Le communisme dans le camp des vainqueurs, Extension du communisme en Europe et en Asie, Division de l'Europe par le Rideau de fer, De la déstalinisation au Printemps de Prague, Dernières années et succession de Staline, Première période de détente et dénonciation posthume de Staline, Évènements de 1956 en Pologne et en Hongrie, Poursuite de la déstalinisation et rupture avec la Chine, Le désastre du Grand Bond en avant en Chine, La Guerre du Viêt Nam et les autres conflits en Asie du Sud-Est, Basculements du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge, Progrès du communisme dans le tiers-monde, La fausse victoire des Soviétiques à Helsinki, Tensions et divisions dans les pays communistes, Pologne : des émeutes de 1970 au mouvement de Solidarność, De la perestroïka à la chute des régimes communistes, Conséquences sur les autres pays communistes, Variations de l'idéologie communiste avant et après 1989, Après 1917 : domination du courant léniniste, Après 1945 : du stalinisme triomphant à la multiplicité des tendances, Après 1989 : du déclin de l'idéologie aux résurgences néocommunistes, Crimes de masse et violation des droits de l'homme sous les régimes communistes, « toute organisation économique et sociale dont la base est la propriété commune par opposition à la propriété individuelle », « que la société fût réorganisée de fond en comble », « dans la mesure où les moyens de production deviennent propriété, « pionnier d'une organisation sociale appelée royaume de Dieu », « organisation spontanée du travail et de la propriété collective des associations productrices librement organisées et fédéralisées dans les communes », « abolition positive de la propriété privée considérée comme une séparation de l'homme de lui-même », « l'appropriation réelle de l'essence humaine par l'homme et pour l'homme, donc comme retour de l'homme à lui-même en tant qu'homme social, c'est-à-dire l'homme humain, retour complet, conscient et avec maintien de toute la richesse du développement intérieur. Le Parti socialiste polonais est absorbé par le Parti ouvrier, qui devient le Parti ouvrier unifié polonais[371],[372]. La Chine bascule également dans le camp communiste en 1949. ACADEMIE DES SCIENCES DE L'U.R.S.S. En 1946, une conférence se tient à Paris pour reconstituer la Quatrième Internationale dispersée durant la guerre. En janvier 1973, les négociations entre Américains et Nord-Vietnamiens aboutissent à la signature des accords de paix de Paris, qui prévoient le retrait des troupes américaines. Les gardes rouges, devenus trop indépendants, sont finalement démantelés et nombre d'entre eux sont envoyés dans les campagnes pour être « rééduqués ». Après-guerre, l'URSS accède au rang de superpuissance : elle occupe militairement l'essentiel de l'Europe de l'Est, dont les pays deviennent des États communistes, formant le bloc de l'Est. Mais, le 10 mars 1923, une nouvelle attaque le met définitivement hors jeu[228]. Quelques mois après la mort de Staline a lieu le premier bouleversement politique au sein du bloc de l'Est. Au niveau européen, divers PC se réunissent depuis 2004 au sein du Parti de la gauche européenne, qui ne se limite cependant pas aux seuls partis communistes et compte également des formations socialistes et écologistes relevant de la gauche radicale, comme SYRIZA en Grèce[645]. École de pensée essentiellement athée, le marxisme s'oppose en principe à la religion, considérée comme un facteur d'aliénation et d'oppression, et qualifiée par Marx d'« opium du peuple »[56]. Władysław Gomułka, dépassé par la situation, doit quitter le pouvoir. En France, un mois après la signature du pacte, le gouvernement dissout le PCF[323],[324]. Au Népal, le Parti communiste du Népal (maoïste), dirigé par Pushpa Kamal Dahal dit « Prachanda », mène durant plusieurs années une guerre civile contre le gouvernement monarchique ; la transition politique qui suit les accords de paix permet ensuite aux maoïstes de remporter le scrutin de 2008. Un conflit avec l'Inde à propos de territoires frontaliers entraîne une brève guerre entre les deux pays, privant la Chine de son principal allié en Asie[473]. Dès 1946, la guerre civile chinoise reprend. Le lendemain, une manifestation ouvrière provoque des affrontements à Berlin : Liebknecht, emporté par le mouvement, appelle à renverser le gouvernement.